Corrida : bientôt interdite aux mineurs ?

C’est en tout cas ce que la députée écologiste (Europe Écologie-Les Verts) du Val-de-Marne, Laurence Abeille, a déposé comme proposition de loi ce mois-ci, faisant suite au retour des Ferias sur le territoire. A Arles, La Feria de Pâques (début avril), qui ouvre le bal, a été l’occasion pour tous les défenseurs des droits des animaux de reprendre la lutte avec ferveur.

La Corrida de maltraitance envers les animaux… et les enfants

Présenté le 3 avril dernier, ce projet de loi vise donc à interdire l’accès aux arènes aux adolescents et enfants de moins de 14 ans. Pour Laurence Abeille, cet événement est particulièrement traumatisant pour les jeunes, qui ne peuvent prendre du recul. Constat qu’elle dit faire par elle-même, régulièrement, en voyait les expressions de peur dans les yeux des petits sur les genoux de leurs parents. Elle déclarait notamment à l’AFP : ” On recommande aux parents de ne pas laisser les enfants regarder les programmes violents à la TV mais on laisse les familles assister à la violence inouïe d’une mise à mort de taureau. C’est aberrant! “.
Soutenu par l’Alliance Anti Corrida et ses nombreux membres d’honneur (Geneviève de Fontenay, Aymeric Caron, Jean-Pierre Jeunet…), la proposition de loi pourrait être étudiée prochainement par les députés de tous bords qui se positionneront ou non en sa faveur.

Les français, partagés sur la question

Corrida_ArlesSelon le dernier sondage Ifop, réalisé à la demande de l’association Alliance Anti Corrida, 7 français sur 10 seraient largement favorables à la suppression des corridas avec mise à mort du taureau, et plus de 58% d’entre eux à l’interdiction de tout événement festif incluant une forme de maltraitance pour les bêtes. En revanche, l’Alliance Anti Corrida reste favorable au maintien des spectacles taurins de tradition Camarguaise.
Des sondages qui sont donc plutôt en faveur des défenseurs du projet de loi, qui s’appuie notamment sur la convention internationale des droits de l’enfant, qui oblige l’Etat à « protéger l’enfant contre toute forme de violence », mais aussi sur les recommandations de l’ONU qui, l’année dernière déjà, affichait ses préoccupations quant à la présence des enfants dans les arènes et demandait notamment au Portugal de relever l’âge minimum du public à 12 ans (contre 6 à l’origine).
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